En matière familiale, il est possible de solliciter la délivrance d’une Ordonnance de protection en urgence. (article 515-9 du Code civil)
Au terme de cette ordonnance, le Juge peut fixer des mesures de protection judiciaire comme une interdiction d’entrer en contact ainsi que des mesures d’accompagnement de sortie des violences telles que l’attribution du domicile conjugal, l’organisation de la vie des enfants ou encore des mesures financières.
Le Juge vérifie alors deux conditions, la première étant l’existence de violences vraisemblables et la seconde l’existence d’un danger actuel (pour la personne victime ou les enfants).
Cette procédure est possible en cas de violences entre époux, partenaires de PACS, concubins, ex-époux, ex-partenaires de PACS, ex-concubins, y compris lorsqu’il n’y a jamais eu cohabitation.
Il s’agit d’une procédure d’urgence, puisqu’une fois saisi le Juge statue dans un délai maximal de six jours à compter de la fixation de la date de l’audience.
Une ordonnance de protection peut également être délivrée en urgence par le juge à la personne majeure menacée de mariage forcé.
Le législateur a prévu plusieurs mesures pour protéger la personne victime de violences conjugales:
- L’interdiction d’entrer en contact,
- L’interdiction de se rendre dans certains lieux,
- Le dispositif électronique mobile anti-rapprochement ( après avoir recueilli le consentement des deux parties),
- L’interdiction de détenir ou de porter une arme et l’obligation de les remettre aux forces de l’ordre,
- La prise en charge sanitaire, sociale ou psychologique ou le stage de responsabilisation pour la prévention et la lutte contre les violences au sein du couple et sexiste,
- …
Le législateur a aussi prévu des mesures permettant d’organiser la séparation :
- La résidence séparée des époux, partenaire ou concubins, et le paiement des frais afférents,
- L’autorisation de dissimuler son domicile ou sa résidence,
- Les modalités d’exercice de l’autorité parentale :
- l’exercice commun ou exclusif de l’autorité parentale
- la résidence des enfants
- le droit de visite
- la pension alimentaire, le partage des frais
- La contribution aux charges du mariage ou l’aide matérielle
- …
Quelles sont les pièces permettant de corroborer les violences ?
- La plainte la plus circonstanciée possible,
- Des certificats médicaux,
- Les échanges entre les parties (emails, sms, messages vocaux, relevés d’appels téléphoniques),
- Des attestations de l’entourage,
- Des attestations des associations de victime ayant pris en charge la victime,
- …
A noter que l’ordonnance de protection peut être rendue en l’absence d’une plainte pénale puisqu’il ne s’agit pas d’une condition à sa délivrance.
Vous trouverez la liste des documents utiles à la procédure ici.
Les mesures fixées dans l’ordonnance de protection prennent fin à défaut d’indication contraire à l’issue d’un délai de 6 mois suivant la notification de l’ordonnance.
Toutefois, les articles 1136-13 et 1136-14 du Code de procédure civile permettent de les prolonger au-delà en cas de requête en divorce ou séparation de corps ou d’une demande relative à l’autorité parentale.